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La violence conjugale : une réalité qui concerne tout le monde

Une personne tenant les mains d'une autre personne afin de la réconforter.

La violence conjugale, une triste réalité, est répandue dans notre province. Elle a des effets dévastateurs sur les victimes et peut causer des traumatismes intergénérationnels chez les enfants et les familles. En 2022, plus de 38 000 incidents de violence conjugale ont été signalés à la police en Ontario. Bien que la violence conjugale touche tout le monde sans égard au sexe, la grande majorité de ces incidents sont des actes de violence commis contre des femmes et des filles. Cette statistique alarmante ne tient pas compte des incidents que personne ne signale à la police, de sorte que la prévalence réelle de la violence conjugale dans la province est probablement beaucoup plus élevée.

La violence conjugale est un problème de société. Plusieurs municipalités ontariennes ont déclaré qu’il s’agissait d’une épidémie et d’autres appellent à faire de même à l’échelle provinciale. Pour faire face à la réalité complexe de la violence conjugale et s’attaquer à ses causes profondes, il faut adopter des approches collaboratives et multisystémiques.

Le 28 juin a marqué le deuxième anniversaire de l’enquête du coroner sur le décès tragique de Carol Culleton, d’Anastasia Kuzyk et de Nathalie Warmerdam dans le comté de Renfrew, en Ontario, des suites de la violence conjugale. À l’issue de cette enquête, le jury a formulé 86 recommandations. La recommandation 78 invitait mon bureau à collaborer avec des partenaires pertinents pour élaborer un outil en langage clair permettant aux professionnels en matière de violence conjugale de prendre des décisions éclairées au sujet de la vie privée, de la confidentialité et de la sécurité publique. Nous avons aussitôt accepté cette recommandation et entrepris d’élaborer un document d’orientation. 

Je suis vraiment très fière des membres de mon équipe qui se sont investis dans ce projet avec tant de passion et de dévouement. Ils sont allés à la rencontre de professionnels des secteurs de la justice, de la santé et des services sociaux et ont appris combien la décision de communiquer ou non des renseignements personnels peut être difficile à prendre. De nombreux professionnels se sentent déchirés entre leur obligation de confidentialité envers leurs clientes et l’urgence d’agir dans des situations où la moindre hésitation peut faire la différence entre la vie et la mort. 

Mon équipe a également collaboré avec le Woman Abuse Council of Toronto (WomanACT) pour organiser un groupe de discussion avec des survivantes de violence conjugale, qui ont un vécu dont on entend rarement parler et qui est parfois difficile à comprendre. Au sein de ce groupe, nous avons pu entendre le point de vue des survivantes sur leur expérience des systèmes qui influent directement sur leur sécurité et leur vie privée, et sur les obstacles linguistiques et culturels qu’elles doivent parfois franchir. Mon équipe a pris connaissance des expériences uniques des femmes noires et autochtones, dont les interactions historiques avec le système de justice pénale et le secteur du bien-être de l’enfance témoignent d’une discrimination systémique qui a engendré un profond sentiment de méfiance. 

Notre publication, intitulée Communication de renseignements en situation de violence conjugale : lignes directrices à l’intention des professionnels, explique les circonstances où les lois ontariennes sur la protection de la vie privée permettent la communication de renseignements personnels, surtout dans les situations où il existe un risque grave pour la santé ou la sécurité. S’appuyant sur des scénarios hypothétiques et des arbres de décision, il propose aux professionnels des recommandations pratiques pour les aider à mieux comprendre ces lois et à communiquer en toute légalité des renseignements personnels en situation de violence conjugale. Le consentement est toujours privilégié, mais quand il est difficile ou impossible à obtenir, il est essentiel de tenir compte des nombreux facteurs en cause, y compris, avant tout, les risques graves pour la santé ou la sécurité des femmes et de leurs enfants.

 

J’ai eu le privilège de m’entretenir avec Priya Shastri, directrice des programmes de WomanACT, lors d’un épisode récent de notre balado L’info, ça compte. Je lui ai posé une question difficile qui m’avait été posée lors d’un entretien récent. En publiant un document d’orientation qui explique les circonstances dans lesquelles les professionnels peuvent communiquer légalement des renseignements personnels sans consentement afin de prévenir un préjudice ou de sauver une vie, risquons-nous de rendre les femmes et les jeunes filles encore plus réticentes à l’idée de demander de l’aide? 

 

En tant que professionnelle ayant plus de dix ans d’expérience en première ligne, Priya a répondu que non. L’une des premières choses que doivent faire les chargés de cas est d’expliquer les questions relatives au consentement valable. Nous sommes transparents à ce sujet dans notre document d’orientation et nous encourageons les professionnels à aborder ces questions dès le départ, ce qui permet d’instaurer un climat de confiance avec les clientes et de s’entendre avec elles. Souvent, les femmes sont moins préoccupées par le fait de consentir à partager leurs renseignements personnels que par ce qui leur arrivera, à elles et à leurs enfants, une fois qu’elles auront donné ce consentement. Cela souligne la nécessité de mettre en place un processus solide de gouvernance des renseignements, ainsi qu’un plan de sécurité efficace en temps utile, afin d’aider les personnes vulnérables qui cherchent de l’aide.

 

Les lois ontariennes sur la protection de la vie privée ne constituent pas un obstacle à la communication de renseignements en situation de violence conjugale. L’objectif de ce nouveau document d’orientation du CIPVP est de dissiper tout malentendu et de contribuer à réduire les retards inutiles dans la communication de renseignements susceptibles de sauver des vies. 

 

Alors que nous marquons le deuxième anniversaire de l’enquête du coroner sur le décès prématuré de Carol Culleton, d’Anastasia Kuzyk et de Nathalie Warmerdam, le moment est venu de réfléchir à leur réalité profonde et déchirante, et à celle de leur famille et de tant d’autres personnes. 

La violence conjugale est une terrible réalité à laquelle nous devons tous faire face en tant que société, et qui n’est pas aussi lointaine qu’on pourrait le croire. Tout le monde connaît probablement quelqu’un dont la vie a été tragiquement marquée par la violence conjugale. 

C’est mon cas. Et vous? 

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